Je suis née Eugénie Mouchon d'une famille lettrée, d'origine genevoise. Ma famille, après un exil dans les Cévennes, s'installe à Lyon où je me marie en 1822 avec l'avocat Paul-Louis Niboyet. Après quelques années passées à Mâcon, nous nous installons à Paris, et nous nous séparons en 1836.
Pour subvenir à mes besoins et ceux de mon fils, je commence à écrire et serais très prolifique. Une douzaine d'ouvrages récompensés : Des aveugles et de leur éducation, De la nécessité d'abolir la peine de mort, De la réforme du système pénitentiaire en France... des œuvres dramatiques, des romans, et de très nombreux articles...
Je traduis aussi de l'anglais plusieurs ouvrages d’éducation et suis l'autrice de la première traduction française du Club des Pickwistes, roman comique, de Charles Dickens.
Au sein de la société de la morale chrétienne, je deviens secrétaire générale d'un comité de bienfaisance sous la présidence de la comtesse de Montalivet et je m'implique dans de nombreux combats : réforme des prisons, amélioration de l'éducation, abolition de l'esclavage. Puis, j'adhère au mouvement des saint-simoniens, avant de me rapprocher de Charles Fourier qui lie les progrès sociaux aux progrès des femmes vers la liberté.
Je fonde plusieurs journaux, à Lyon et à Paris, le premier en 1833 : Le conseiller des femmes, puis La mosaïque lyonnaise, La Paix des deux mondes, La Voix des femmes...
Avec Jeanne Deroin et Désirée Gay, fondatrices du journal La politique des Femmes, je pose les jalons du féminisme moderne.