en 3 points...
-
J'obtiens mes premiers succès avec deux ouvrages : «Des Aveugles et de leur éducation » et « De la nécessité d'abolir la peine de mort »
-
En 1848, je fonde La Voix des Femmes, premier quotidien français féministe
-
Mon ouvrage « Le Vrai Livre des femmes » paru en 1863 est un plaidoyer en faveur de l'égalité des sexes
Pourquoi donc aujourd’hui, quand il y a tant à faire pour ramener l’humanité à des sentiments d’union et de concorde, les femmes garderaient-elles le silence ? Pourquoi sans être accusées de fanatisme ne parleraient-elles pas religion, et pourquoi la morale et la bienveillance ne seraient-elles enseignées et appliquées à tous les devoirs sociaux ?
Le conseiller des femmes
La cause des femmes gagne ; les entraves qui les rivaient aux préjugés se dégagent, elles obtiendront l'égalité devant la loi qui n'enlève au mérite ni son autorité ni sa suprématie. Il faut semer la science pour en récolter le fruit.
Le Vrai Livre des femmes
Depuis dix-huit cent soixante-deux ans l'homme gouverne seul. Rien n'est pour le mieux, qui sait si l'élément féminin, plus actif dans la famille, ne contribuerait pas à exercer sur l'ensemble social, une influence salutaire. Il faudrait au moins le tenter.
Le Vrai Livre des femmes
Mme Eugénie Niboyet, directrice du Conseiller des Femmes, poursuit avec zèle et talent l’œuvre d’émancipation de son sexe qu’elle a courageusement entrepris... Nous nous occuperons seulement aujourd’hui de l’Athénée de femmes que madame Niboyet propose également... Nous souhaitons à cette fondation morale le succès qu’elle mérite. Si elle réussit, comme nous avons lieu de le croire, ce sera un grand pas vers l’émancipation de la femme. Le nom de Mme Niboyet sera grand entre tous les noms de femmes ; il faut que cette dame ne se laisse pas rebuter par les obstacles nombreux qu’elle rencontrera et dont elle ne se doute peut-être pas, jugeant la société avec candeur et amour.
L'Echo de la fabrique, n°18, janvier 1834
Son témoignage nous fait découvrir une femme singulière qui, malgré son conformisme social, n'en persiste pas moins à dénoncer un discours dominant qui infériorise le sexe féminin. Elle contribue ainsi à faire valoir un devenir-femme qui ne peu s’accomplir qu'en refusant l'inégalité des sexes et qui éclaire l’histoire du XIXe siècle d'une autre lumière.
Michèle Riot-Sarcey, historienne
Histoire et autobiographie : Le Vrai Livre des femmes d'Eugénie Niboyet, 1987