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J'entre aux Beaux-Arts de Paris en 1914, découvre la sculpture et travaille avec Paul Landowski et Antoine Bourdelle
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Après la guerre 14-18, je réalise des monuments aux morts représentant les veuves
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Durant de nombreuses années, je suis présidente de la section artistique du Club international féminin et organise des rencontres et expositions dans de nombreux pays.
Tête de jeune homme, marbre rouge, 1940
Musée du Pays Vaurais, Lavaur, Tarn
Le rôle de l'artiste est de donner une forme définie à ce que le reste de l'humanité sent confusément et reconnaîtra dans son œuvre.
Carnet n° 1, 1927-1934
Et un jour vient où l'on ne considère plus les choses, paysages, architectures, formes que sous l'aspect de volumes, lignes et couleurs qui se découpent, se joignent, se croisent pour le plaisir de nos yeux, de notre émotivité.
Carnet n° 1, 1927-1934
Les après-midi à l'atelier, travail, projets, envie, de tout dessiner, de sculpter « je mourrai enragé » disait Delacroix... Employer ses facultés jusqu'à l'extrême.
Carnet n° 2, 1935
On a quelque fois la nuit des rêves dont l'impression se poursuit tout le jour.
Carnet n° 3, 1935-1937
Mlle Bouniol a été heureusement inspirée en symbolisant, sous une forme simple, populaire et vraie, le sentiment que suscite la disparition de la fleur de notre jeunesse. Devant une tombe qu'un casque suffit à caractériser, elle a placé une paysanne debout et pensive. Que d'émotion en peu de développement ! Point de panache, point de cocarde, point de sacrilège sur la tombe de ceux qui dorment leur dernier sommeil, mais l'hommage ému d'un cœur qu'on sent empli de regrets ! Dans cette œuvre, Mlle Bouniol s'est affirmée artiste probe et sincère. Je souhaite qu'elle continue ainsi.
Mlle Lucie Bouniol. Clément Morro. Revue moderne des arts et de la vie, 30 septembre 1921
Généreuse, femme de caractère particulièrement tournée vers les autres, Lucie Bouniol a consacré une part importante de sa vie à encourager les femmes artistes.
Jean-Louis Augé, docteur en histoire de l'art. Avant-propos in Lucie Bouniol, une femme pour l'art, 2014
Ses sculptures se rattachent à la grande tradition réaliste du 18ème siècle (on pense à Houdon), mais elle nous livre aussi, dans ses études préparatoires ou ses premiers modelages, des formes libres et synthétiques, où seule compte l'expression du mouvement ou du sentiment. Lucie Bouniol ne fut pas insensible non plus, à sa manière, à l'Art nouveau... Certaines influences orientales transparaissent aussi, sans parler, bien entendu, de celle de la Renaissance italienne, ainsi que celle de l’Égypte ancienne.
Jean-Louis Augé, docteur en histoire de l'art. Avant-propos in Lucie Bouniol, une femme pour l'art, 2014
Rue de Beaujolais. C'est un atelier au dessus d'un autre atelier. Lorsque Colette écrit, Lucie sculpte ou dessine... Une autre caractéristique commune aux deux créatrices, c'est leur intérêt pour ce qui touche au statut de la femme. Colette souvent consacre ses livres à la peinture d'héroïnes qui doivent lutter pour trouver leur place dans la société. Lucie s'intéresse aussi à l'émancipation de la femme même si, à l'instar de Colette, elle ne milite pas. Cependant, elle devient membre du Club international féminin dans les années 1950 et est élue tout de suite présidente de sa section artistique.
Graciela Conte-Stirling, doctoresse ès lettres de l'université de Toulouse-Le Mirail. Colette, Lucie Bouniol et le Palais-Royal in Lucie Bouniol, une femme pour l'art, 2014