Les femmes et la peinture

Dans l'Antiquité, les femmes aussi ont peint selon Pline l'ancien qui en cite quelques unes dans son Histoire naturelle, livre XXXV : « Timarété, fille du peintre Micon, peignit une Diane... Irène, fille du peintre Cratinus... Aristarété, fille et élève de Néarque... et Lala de Cysique... qui fit surtout des portraits de femmes » et dont Pline dit « Personne dans la peinture n'eut autant de promptitude ; elle était si habile que le prix de ses ouvrages passait de beaucoup celui des productions des plus célèbres artistes de son temps. »

Au Moyen-âge, les femmes peintres travaillent essentiellement dans des ateliers d'enluminure. Il n'existe pratiquement pas de documents attestant de leur travail, les enluminures n'étant pas signées. Mais leur présence y est attestée telle Jeanne de Montbaston, épouse du copiste Richard de Montbaston, qui prête le serment des libraires en 1353 comme illuminatrix et libraria.

A la Renaissance, les femmes peignent dans les ateliers familiaux et ne peuvent prétendre à la qualité de maître.
En 1648, Louis XIV fonde l'Académie royale de peinture et de sculpture. La première femme à y être admise, en 1663, est Catherine Girardon. Elle sera suivie en 1669 par les sœurs Madeleine et Geneviève Boullogne, puis par Élisabeth-Sophie Chéron en 1673. L'Académie reçut plusieurs dizaines de femmes au cours de son siècle et demi d'existence mais aucune comme peintre d'Histoire, genre supérieur qui seul donnait accès au titre de professeur. Elles ne sont pas non plus admises aux cours de dessin où parfois des hommes posaient nus.

Sous la Révolution, en août 1793, l'Académie de peinture et de sculpture est supprimée, comme toutes les autres Académies, et remplacée par la Société Populaire et Républicaine des arts dont les femmes sont exclues. Ce qui fera écrire dans ses mémoires à Élisabeth Vigée-Lebrun, célèbre portraitiste de l'aristocratie française « Les femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées ».

Enfin, l'Académie des beaux-arts est créée en 1816, mais ses portes restent fermées aux femmes et elles devront attendre 1897 pour y être admises.

Ce n'est qu'au XXème siècle que les femmes se dédient à la peinture en pouvant aborder tous les sujets. Mais les tabous ont la peau dure et elles sont souvent présentées comme la femme de, la mère de, la maîtresse de, avant d'être considérées comme artistes, tel est le cas de Suzanne Valadon, mère d'Utrillo, de Sonia Delaunay, épouse de Robert Delaunay.

Même si les restrictions ont cessé quant à l'accès des femmes aux beaux-arts, elles restent toutefois moins exposées. Et aucune femme, à ce jour, n'a été directrice de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.

 

 

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