Les femmes dans la vie politique ou militantes

En France, dans le droit médiéval, la puissance paternelle, la direction du ménage appartient en commun au père et à la mère, et les femmes sont admises à remplir des rôles sociaux et économiques parfois importants.

Mais à la fin du Moyen-âge, les clercs, désireux de prendre une place dans l’État et la société, s'appuie sur la pensée d'Aristote « toute implication des femmes dans la politique est contraire à la nature », pour écarter les femmes de la sphère publique et déclarer l'incapacité juridique des femmes.
Christine de Pizan, dans la Cité des dames en 1404, réagit à ce qui n'est encore qu'une tendance : « Si l'on voulait affirmer que les femmes n'ont aucune disposition naturelle pour la politique et le pouvoir, je pourrais te citer l'exemple de beaucoup de femmes illustres qui ont régné par le passé ».

C'est ainsi qu'aux 13ème et 14ème siècles les femmes sont évincées de la succession à la couronne : Jeanne de France, fille de Louis X, au profit de ses oncles Philippe V en 1316, puis de Charles IV en 1322, les filles de Philippe V au profit du Comte de Valois, Philippe VI.
Et en 1488 est imprimée la loi salique « Les femmes ne peuvent être héritières de la couronne de France » .
Elles ne peuvent alors prétendre qu'à être régentes, et encore de manière exceptionnelle, telle Catherine de Médicis au 16ème siècle.
Les textes justifiant cette impossibilité pour les femmes d'exercer le pouvoir se multiplient et l'affirment avec de plus en plus de force. Cardin Le Bret dans son Traité de la souveraineté du roi, en 1632 : « La nature, ayant créé la femme imparfaite, faible et débile, tant de corps que d'esprit, l'a soumise sous la puissance de l'homme » ou encore Bossuet dans sa Politique tirée de l’Écriture sainte : « Le peuple de Dieu n'admettait pas à la succession le sexe qui est né pour obéir ».
La dernière femme à être au pouvoir en France est Anne d'Autriche au 17ème siècle, sans toutefois recevoir le sacre, et déléguant son pouvoir à son premier ministre Mazarin.
Ainsi, progressivement, les femmes se sont vues exclure de la sphère politique et publique, ce qui fait écrire à Olympe de Gouges en 1786 : « On nous a exclues de tout pouvoir, de tout savoir ; on ne s'est pas encore avisé de nous ôter celui d'écrire ; cela est fort heureux ».

Si, durant la Révolution, les femmes sont actives, engagées, et y jouent un grand rôle, elles n'en obtiennent malheureusement pas grand chose, hormis l'égalité en ce qui concerne les droits de succession, la création d'un mariage civil et le droit au divorce, supprimé quelques années plus tard. L'opinion la plus partagée étant celle exposée par Jean-Jacques Rousseau dans Émile d'un idéal féminin restreint au rôle de mères et d'épouses. Elles sont donc considérées et déclarées citoyennes passives. Rares sont ceux qui revendiquent le droit de vote pour les femmes et leur admission au droit de cité, Condorcet étant leur plus fervent défenseur.

Et en 1804, le Code Napoléon proclame l'incapacité juridique de la femme mariée et l'obéissance à son mari.

Les femmes participent aux Révolutions de 1830, de 1848, à la Commune de Paris en 1871, et revendiquent de nouveau leurs droits. Elles obtiennent le droit au travail en 1848, et un accès progressif à l'éducation, à certains métiers tels que médecin ou avocate. Jeanne Deroin se déclare candidate aux élections législatives de 1849 mais on se moque d'elle et les femmes doivent attendre 1944 pour obtenir le droit de vote et 1945 pour voir les premières femmes députées entrer à l'Assemblée nationale.
En 1947, sous le gouvernement Schuman, Germaine Poinso-Chapuis devient la première femme ministre de plein exercice, elle est nommée au ministère de la Santé publique et de la Population. Elle ne sera suivie que par Simone Veil en 1974, au ministère de la santé.
En 1991, Édith Cresson est nommée premier ministre du gouvernement de François Mitterrand, elle a été la première et la seule à ce jour à occuper ce poste.
En 2007, Ségolène Royal se porte candidate à l'élection présidentielle. Le gros écart de voix obtenues entre elle et N. Sarkozy témoigne d'une conjonction de plusieurs facteurs défavorables parmi lesquels des restes de défiance à l'encontre d'une femme à exercer un pouvoir et à être figure d'autorité dans la sphère publique.

 

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