en 3 points...
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Je suis la première femme à produire une tragédie jouée à la Comédie-française
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Je suis aussi l’une des premières à publier des contes
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Je suis plusieurs fois couronnée par l’Académie française
Je conçois tant de dérèglement dans l'amour mesme le plus raisonnable, que j'ay pensé qu'il valoit mieux présenter au public un tableau des malheurs de cette passion, que de faire voir les amants vertueux et délicats, heureux à la fin du livre.
Avertissement dans Les malheurs de l'amour, première nouvelle : Eléonor d'Yvrée, 1687
Brutus
« Non, Seigneur, les Romains n'ont pas commis le crime
De chasser de son Trône un Prince légitime...
Un Roy qui le premier règne contre la loy
D'un peuple vertueux sera le dernier Roy. »...
Valerius
« Seigneur, à ces raisons qui sont notre défense
J'ajoute des Romains la longue patience;
Par un maître cruel trop longtemps oppressés,
A la révolte enfin nous nous vîmes forcés.»Brutus, tragédie politique, 1691
Nous avons de cette Demoiselle deux tragédies qui ont été représentées sur notre Théâtre : la première, intitulée Laodamie, fut assez bien reçue du Public ; mais celle de Brutus qu'elle donna ensuite, eut bien plus de succès, et mérite d'être mise au nombre de nos meilleures Tragédies.
Evrard Titon du Tillet
Le parnasse françois, tome 2, 1732-1743
N'est-il pas remarquable qu'en cette fin du 17ème siècle, un auteur, une femme, ait osé aborder un sujet qu'aucun autre n'avait encore traité : le droit du peuple à s'affranchir de la tyrannie. On voit que l'oeuvre de Catherine Bernard va beaucoup plus loin qu'on pouvait le penser. Bien avant les philosophes du 18ème siècle, elle annonçait l'esprit de la Révolution.
Etienne Wolff, de l’académie française
Une poétesse oubliée : Catherine Bernard, nièce de Pierre
Corneille, dans la Revue des deux mondes, 1973