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Je suis la première femme à diriger un orchestre, en 1917, lors de concerts au profit des blessés de guerre
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En 1920, je reçois le premier grand prix de Rome en composition musicale, à l'unanimité, pour mon poème dramatique Don Juan
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Je produis des œuvres m’inspirant de Verlaine, Marguerite Desbordes-Valmore, Albert Samain, Baudelaire...
Sonate pour piano et violon.
Violon : Guillaume Chilemme, piano : Nathanael Gouin. Live Matinale France Musiques - 2014
Nocturne, hommage à Chopin.
Pianiste : Geneviève Ibanez
Je crois que je suis très heureuse... mais je ne puis encore savourer pleinement mon bonheur. Tout cela est encore trop récent et j'ai l'impression de vivre un rêve qui me fait un peu tourner la tête... Mes projets ? Je veux me consacrer à la musique de théâtre... je cherche en ce moment un livret. Je le veux le plus dramatique possible, à la manière d'Annunzio, avec des caractères très tranchés, beaucoup de vie et de mouvement... Mon grand rêve est d'écrire pour un orchestre et de le diriger moi-même. Je suis, du reste, la première femme qui ait conduit un orchestre. J'ai fait avec Camille Erlanger une longue tournée dans les villes de la Côte d'Azur, Nice, Cannes, Marseille, etc, et nous avons donné la dernière représentation à Bordeaux, j'étais chef d'orchestre et ce fut pour moi un plaisir indicible.
Mlle Marguerite Canal, grand prix de Rome de musique, nous dit ses projets. André Rigaud. Comoedia, 5 juillet 1920
Parmi les six cantates exécutées, celle de Mlle marguerite Canal, second prix en 1919, se plaçait si incontestablement au-dessus des autres que la première récompense lui fut attribuée à l'unanimité. Supérieurement défendue par Mme Ninon Vallin, MM. Cazette et Laffont, elle se distingua par un sens poétique très délicat, qui s'affirma dès le début du prélude, par une déclamation précise, une expression juste, un sens dramatique qui, ne s'attardant pas dans d'inutiles subtilités d'écriture, sait produire à propos des effets d'autant plus saisissants, souvent, qu'ils sont plus simples.
Concours de Rome. Paul Bertrand. Le Ménestrel : journal de musique, 9 juillet 1920
Marguerite Canal est une compositrice inspirée qui garde à la mélodie française le style de Fauré, Debussy et Duparc, style qui est sobre, noble et pur.
Mario Facchinetti, musicologue, 1956
La musique de cette femme-compositeur, tout à son image, est d’une rare sensibilité, et s’adresse à un public de connaisseurs. Elle puise son inspiration au sein même des plus belles pages de la poésie française, notamment parmi celles de Charles Baudelaire et Marceline Desbordes-Valmore, et ses mélodies sont d’un goût exquis. Sa musique de chambre est également recherchée et dénote une sûreté de métier qui ne se démentit jamais.
Denis Havard de la Montagne, fondateur et rédacteur du site Musica et Memoria, 2001