en 3 points...
-
J' expose pour la première fois en 1911 au Salon des Artistes Français, je n'ai pas vingt ans
-
Je m'essaie à tous les sujets, à toutes les techniques, à tous les supports
-
C'est avec le nu féminin que mon parcours artistique est le plus complet
Diaporama de peintures de Luce Boyals
Luce Boyals peignant. Photo Gaubert
Nu de dos
J’aime tellement l’or et le soleil... On me reproche d’employer trop de jaune, mais s’il me fallait ne plus employer le jaune, c’est-à-dire la lumière, je préférerais ne plus peindre !
Je suis heureuse de triturer, de pétrir dans la pâte même des couleurs, et cela me suffit… Le couteau est ce que je préfère parce que sa technique s’adapte mieux à mon tempérament et qu’il obéit à ma volonté avec fermeté et hardiesse. J’obtiens de lui des choses impossibles avec les pinceaux ; par exemple, les brillants, bases des tons où s’attache toute la lumière et que les petites raies de soies atténuent et transforment… Mon travail est parfois un peu brutal, mais il rend un premier jet, sincère et absolu…
Je cherche !… Est-ce qu’un artiste ne cherche pas toute sa vie ?… Il faut qu’il ait foi en lui… j’ai foi, malgré des jours et des jours de désespérance infinie, et je ne serai pas vaincue… on évolue, on cherche le mieux ; c’est ce qui fait, en somme, la vie belle, toujours nouvelle et jamais épuisée.
Portraitiste, Luce Boyals l'est, essentiellement. Le portrait n'est pas pour elle un prétexte à tableau composé où le personnage ne serait qu'un accessoire. Elle ne le conçoit pas davantage comme une déformation stylisée à l'excès, schémas de visages à la limite de la caricature. Pour elle, le portrait doit être ressemblant. Aussi, s'acharne-t-elle à saisir les expressions fugitives des visages qui, à chaque moment, modifient leur architecture ; c'est de ces ressemblances passagères qu'elle compose le personnage définitif, le plus ressemblant.
Louis Gratias, poète et romancier
La Petite Gironde, 2 octobre 1930
Elle a concentré toutes ses facultés sur ce but : faire du portrait non point tant la reproduction d’une forme, que l’expression d’un être... Saisir et garder la lueur de beauté physique, mais aussi la lumière de l’âme... Immortaliser cette vie contre laquelle le temps s’acharne et que l’art seul peut conserver. Dans ses dernières œuvres, notamment, elle était arrivée à une souplesse de dessin qui donnait à ses portraits une légèreté et une grâce incomparables... Elle s’est complue à fixer au pastel, à l’huile, à la sanguine, aux crayons de couleur, à l’aquarelle même, cette fugitive grâce ou cette vigueur que la nature accorde et qu’elle reprend vite...
Marcel Marchandeau (pseudonyme Touny-Lérys) magistrat et poète
Revue historique et littéraire du Languedoc, 1948
Elle a réalisé une belle carrière dans le monde de la peinture qui se féminise laborieusement après une solide formation auprès de maîtres qui vont la marquer durablement.
Élodie Sourrouil, chargée de projet, direction des musées et monuments, mairie de Toulouse
Luce Boyals (1892-1946). L'Auta, Histoire, Arts et lettres en Midi toulousain, février 2015