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J'obtiens un premier prix de piano à 15 ans, fonde ma propre école de musique en 1920 et suis nommée professeure au Conservatoire de Paris en 1926
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Je suis l'interprète de Debussy, Fauré, Ravel, avec qui je noue des liens d'amitié
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En 1932, je partage avec Maurice Ravel la gloire de la création du son Concerto en sol : je suis au piano, Ravel dirige l'orchestre.
Marguerite Long joue Claude Debussy, Arabesque No 1 in E major, 1930
Marguerite Long joue Claude Debussy, Arabesque No 2 in G major, 1930
Le 11 novembre 1931, Maurice Ravel m’a téléphoné pour m’annoncer qu’il arrivait chez moi avec son manuscrit. J’étais à peine remise de mes émotions quand il est entré ! Il m’a tendu les précieuses feuilles. Quelle émotion, de les tenir entre les mains…
Je suis heureuse de triturer, de pétrir dans la pâte même des couleurs, et cela me suffit… Le couteau est ce que je préfère parce que sa technique s’adapte mieux à mon tempérament et qu’il obéit à ma volonté avec fermeté et hardiesse. J’obtiens de lui des choses impossibles avec les pinceaux ; par exemple, les brillants, bases des tons où s’attache toute la lumière et que les petites raies de soies atténuent et transforment… Mon travail est parfois un peu brutal, mais il rend un premier jet, sincère et absolu…
Je cherche !… Est-ce qu’un artiste ne cherche pas toute sa vie ?… Il faut qu’il ait foi en lui… j’ai foi, malgré des jours et des jours de désespérance infinie, et je ne serai pas vaincue… on évolue, on cherche le mieux ; c’est ce qui fait, en somme, la vie belle, toujours nouvelle et jamais épuisée.
Entretiens avec Marguerite Long : Une archive de 1954 (1ère partie)
Entretiens avec Marguerite Long : Une archive de 1954 (2ème partie)
Mon cher Prunières, Bien loin de moi, certes, l’idée de contester la liberté de la critique surtout lorsqu’elle s’exerce à mon sujet. Mais ce n’est pas sans une vive surprise que j’ai lu, dans le dernier numéro de La Revue musicale sous votre signature, une appréciation quelque peu hasardée sur l’interprétation de mon Concerto par Mme Marguerite Long à qui l’œuvre est dédiée. Vous n’aimez pas cette interprétation, soit, mais vous ne pouvez pas, je suppose, me contester à moi, l’auteur, le droit d’affirmer que cette interprétation est en tous points conforme à ma pensée et qu’elle doit en constituer la tradition pour les exécutions futures ?
Réponse de Maurice Ravel à Henry Prunières publiée dans La Revue musicale, n°125, avril 1932
Sortie du Conservatoire à 18 ans, elle a tout de suite triomphé dans les grands concerts parisiens, à peine âgée de 20 ans, amorçant une célébrité qui a rapidement franchi les frontières pour se répandre dans le monde entier... On peut dire qu'elle a régné pendant près de 65 ans sur le monde musical français et international.
Jacques Depaulis. Marguerite Long. A la lumière de nouvelles lettres de Roger-Ducasse
Revue de la Société liègeoise de musicologie, 1996