en 3 points...
-
Je suis dessinatrice au Collège de France, styliste chez Jeanne Lanvin, et journaliste
-
En 1934, je parcours, à dos de chameaux, des milliers de kilomètres en Mauritanie
-
Dès lors, je consacre ma vie à la rencontre des Maures, de leur vie et de leur histoire
Si imparfaite que soit la société maure, avant de la bouleverser, il faudrait être sûr d’avoir mieux à offrir.
Pieds nus à travers la Mauritanie, 1936
Ici, les enfants étaient nus et libres de ces guenilles européennes qui transforment de vivantes statues de bronze en petits gueux et que la bienfaisance et l’école leur imposent parce que la beauté des primitifs gêne les civilisés.
La piste Maroc-Sénégal, 1954
Je suis venue, pieds nus et les mains vides, avec le désir d’établir des contacts et de gagner l’amitié. J’ai tout eu à apprendre des Maures, et ils ont eu plus d’influence sur moi que je n’en ai eu sur eux.
Mémoire du Pays Maure : 1934-1960. Propos recueillis par Monique Vérité, 2000
Elle est reconnue dans le milieu scientifique et ethnographique pour sa grande connaissance des tribus maures, alors qu’elle n’a pas reçu de formation universitaire. Elle a acquis son expérience sur le terrain et a servi d’intermédiaire entre le milieu scientifique et les populations locales. Elle ne disposait pas des outils conceptuels qui ont fait la reconnaissance de l’œuvre anthropologique de Claude Lévi-Strauss ou de Paul Rivet, mais elle a correspondu avec eux et avec d’autres grands noms du milieu scientifique comme l’abbé Breuil ou Théodore Monod, sous la direction duquel elle a entrepris une thèse d’ethnographie.
Jeanne Sébastien, archiviste paléographe
Les voyages d’Odette de Puigaudeau en Mauritanie (1933-1961), 2017