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Je suis titulaire de la chaire Religions de l'Afrique noire et spécialiste des religions africaines
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Je travaille au sein des ethnies Dogon et Bambara, notamment avec Marcel Griaule et Jean Rouch
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Je suis présidente du Comité du film ethnographique au musée de l'Homme de 1966 à 1999
Je me souviens de la première séance des Africanistes à laquelle j'ai assisté. La société des Africanistes venait d'être créée et je me souviens que Marcel Griaule m'a demandé de m'inscrire dans cette société... Elle a été créée dans l'esprit de la recherche scientifique, dans tous les domaines, sur les populations d'un continent... Ça toujours été, après, les travaux immédiatement présentés par des auteurs, par des chercheurs de terrain... A cette époque là, il n'était pas question qu'un journal des Africanistes paraisse uniquement consacré à des articles d'ethnographie, il s'agissait d'anthropologie physique, de préhistoire et de linguistique... C'est véritablement ce qui a fait une société extrêmement vivante.
Entretien avec Marie-Paule Ferry, 1993
Le nyama, principe répandu dans le sang est la force vitale qui se transmet de père en fils, de génération en génération. Elle fait que l'être est vivant, qu'il a mouvement et parole... Le nyama d'un homme n'est pas une masse confuse et indifférenciée : il est une somme de parcelles diverses dont l'ensemble contribuera à former sa personnalité. En premier lieu, l'individu est doté d'un nyama en quelque sorte de base qui lui est octroyé par le Génie de l'eau Nommo, détenteur de la vie, du verbe et des âmes. Il reçoit une part de nyama provenant de son père, et une part réduite provenant de sa mère... Plus tard, si l'enfant assiste aux fêtes du Sigui, sa personnalité s'accroît d'une part du nyama du Grand Masque, c'est-à-dire de l'ancêtre mythique, qui, le premier, subit la mort. Au cours des sacrifices auxquels il participe, sa personnalité s'enrichit encore de parts octroyées par chacune des puissances à qui il rend un culte : dieu Amma, génie de l'eau Nommo, ancêtre mythique ressuscité Lébé...
Mécanisme de l'impureté chez les Dogon. Journal des Africanistes, 1947
Les ostracismes et les condamnations ne lui convenaient pas et elle ne craignait pas d'affronter des démarches différentes : la frilosité intellectuelle n'était pas sa caractéristique et bien au contraire elle appréciait les parcours iconoclastes qu'une discipline généralement conservatrice et normative ne supportait pas volontiers... sa propre attitude à l'égard aussi bien de ses pairs que de ceux qui, pour elle, étaient de jeunes chercheurs, était d'une confondante attention et d'un respect absolu à l'égard des points de vue exprimés dès lors qu'ils se fondaient sur une expérience pertinente et qu'ils s'offraient au débat. Elle réservait ses refus, marqués d'une ironie parfois sarcastique, à ceux dont les certitudes avançaient comme en triomphe, porteuses de vérités dogmatiques.
Marc Henri Piault. La yasigui et le renard pâle, Cahiers d’études africaines, 159, 2000
Dans Parenté et mariage chez les Dogon, Germaine Dieterlen décrit d'une manière captivante l'organisation sociale des Dogon basée sur leur cosmogonie et leurs mythes.
Bokar N'diaye, ex-ambassadeur du Mali. Notes brèves in Notre librairie, n°75-76, 1984