Dans l’Antiquité
En Grèce, il existe une manifestation sportive exclusivement féminine : les jeux Héréens. Cette compétition se déroule tous les quatre ans à Olympie mais ne comporte qu'une seule épreuve, une course de 160 mètres.
À Rome, quelques femmes sont gladiatrices, et certaines pratiquent des activités athlétiques comme le lancer de poids, la course, le jeu de balle.
Au Moyen-âge, les femmes n'ont pas accès au sport, sauf exception de monter à cheval ou de pratiquer le jeu de paume, telle Margot la Hennuyère, ce qui fait d'elle la première « sportive » dont on est trace. « En cette année 1427, vint à Paris une femme nommée Margot, assez jeune, comme de 28 à 30 ans, qui était du pays de Hainaut, laquelle jouait le mieux à la paume qu'oncques homme eût vu, et avec ce jouait devant main derrière main très puissamment, très malicieusement, très habilement, comme pouvait faire un homme, et peu venait d'hommes à qui elle ne gagnât, si ce n'était les plus puissants joueurs. » (Paragraphe 472 du Journal d'un bourgeois de Paris, rééd. 1990, Paris, Le livre de poche)
Au 19ème siècle, les femmes de la bourgeoisie ont accès à certaines activités : tennis, équitation, natation, patinage... « Elles envisagent le sport comme un style de vie élégant auquel elles accordent une place de choix dans leurs distractions » (Julie Gaucher, De « la femme de sport » à la sportive). Mais ces activités doivent rester des loisirs.
Il faut attendre le 20ème siècle pour que les femmes puissent entrer dans la compétition sportive.
Le 23 juin 1894, au Palais de la Sorbonne à Paris, Pierre de Coubertin fonde le Comité International Olympique. Après quatorze siècles d'interruption, les premiers Jeux Olympiques ont lieu à Athènes en 1896, mais sans aucune femme. Et pour cause : « Le véritable héros olympique est à mes yeux l'adulte mâle individuel. Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs ».(Pierre de Coubertin)
Les JO s’ouvrent aux femmes en 1900, avec 2,2% de participation, mais uniquement pour le tennis et le golf et il faut attendre 1924 pour les voir concourir en athlétisme. En 1928, elles sont 10% de participantes, 45% en 2016, et enfin 50% en 2020.
En 1990, Flor Isava Fonseca, championne vénézuélienne d’équitation et de tennis, est la première femme élue membre du C.I.O.
Si l'école devient mixte en 1965, les cours d 'éducation physique et sportive ne le sont qu'en 1970.
Le 24 janvier 2014 est crée la Journée Internationale du sport féminin par le Conseil supérieur de l'audiovisuel en collaboration avec le Comité national olympique et sportif français pour donner une visibilité au sport féminin et favoriser une plus grande représentation dans les médias.
Certaines femmes ont œuvré pour cet accès au sport, parmi elles :
Alice Milliat, nageuse, hockeyeuse et rameuse. Elle fonde, en 1918, la Fédération des Sociétés féminines Sportives françaises, et en 1921, la fédération Sportive Féminine Internationale.
Irène Popard, danseuse, chorégraphe. Elle fonde en 1921 l'Association de Gymnastique Harmonique et Rythmique spécifiquement dédiée aux femmes.
Katherine Switzer, le 19 avril 1967 à Boston, est la première femme à courir officiellement un marathon. Un des organisateurs tentera de la stopper et de lui arracher son dossard. Elle finit la course mais est disqualifiée et suspendue par la fédération américaine d'athlétisme. A cette époque, aux JO, les femmes ne sont pas autorisées à courir plus de 800 mètres. Elle milite alors activement pour que les femmes puissent participer à des courses de longues distances. Ainsi, se déroule le premier marathon féminin en 1972 à Boston et en 1984, les JO de Los Angeles accueille le premier marathon féminin.
Cependant, le manque de visibilité, de médiatisation, de notoriété, de moyens, de reconnaissance, d'égalité salariale sont toujours à l'ordre du jour. Dans le rugby, par exemple, les joueuses ont toujours le statut amateur, donc non rémunérées.
En 2020, seulement 18,5% du volume horaire des sports diffusés à la télévision sont du sport féminin.