1894 - 1950
en 3 points...
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J'invente la gymnastique rythmique et harmonique spécifiquement à destination des femmes
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En 1915, je suis la première femme diplômée en éducation physique
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En 1921, je fonde l'Association de Gymnastique Harmonique et Rythmique, forme des monitrices, ouvre des écoles à Paris, en Province, à l'étranger
Point n'est besoin de souffrances, d'efforts considérables. Les mouvements ne doivent pas être difficiles, cascadés, raides, douloureux, ils doivent, au contraire, s'arrondir, s'adoucir. Les exercices que je fais faire à mes élèves sont pour beaucoup basés sur la gymnastique médicale, mais adoucie, facilitée, embellie. L'effet n'est ni fatiguant ni débilitant, l'effort doux, constant, amène un actif travail musculaire sans brutalité et sans à-coup ; il est alors hygiénique, esthétique, économique. C'est avec la patience et la douceur que je fais naître l'habitude de l'action, la confiance en soi, l'aisance... En un mot, la gymnastique harmonique... entretient les fonctions en bon état, fait recouvrer en partie les moyens perdus par la sédentarité, la maladie ou l'inaction. La musique, ajoutée à ces exercices, leur donne l'attrait et la vie, charmant le cerveau ; elle donne insensiblement le rythme naturel et une expression habituelle de grâce intense dont le corps et la physionomie gardant l'habitude créent la beauté... Il faut travailler son corps comme un musicien son instrument.
Rose-Nicole. Culture physique féminine : le mouvement harmonique. Le Miroir des sports, 10 novembre 1921
C'était en 1912. J'étais alors en Amérique, à l'Université de Boston. Médusée devant l'aisance avec laquelle les Américaines de ce temps-là évoluaient, soit dans la vie courante, soit sur la scène, alors que nous-mêmes, serrées dans d’étroits corsets qui nous faisaient, certes la taille bien fine, mais à quel prix ! Nous allions guindées et malheureuses, je vous l'assure. Aussi, in petto, décidais-je de mettre un terme au martyre de mes compatriotes et, pour cela, il fallait commencer par le commencement, c’est-à-dire, supprimer le corset... Mais là n'était pas mon véritable but, bien sûr ! Ce que je voulais, c'était donner à la femme française la liberté de son corps, de ses mouvements, lui permettre de devenir vraiment belle par sa souplesse, son aisance, sa grâce... La seule chose que je demande à mes élèves, c'est d'avoir en quelque sorte le feu sacré, d'aimer ce qu'elles font, et de le faire dans la joie et l'enthousiasme.
Raymonde Gellon. Irène Popard at home. Globe, 31 décembre 1944
La fête de la Française Sportive Idéale se termina en apothéose par la présentation de l'Institut de Gymnastique Harmonique de Mme Irène Popard. Près de 200 jeunes filles du monde montrèrent les beautés d'une méthode absolument scientifique, présentée de la façon la plus artistique. La foule acclama longuement cette démonstration qui dépassait tout ce qui avait été vu jusqu'ici. La gymnastique harmonique n'est ni du sport, ni de la danse, c'est de la science et de la médecine. Les résultats obtenus par Mme Irène Popard sont extraordinaires.
La vie au grand air : revue illustrée de tous les sports, 15 juillet 1921
Parmi tous les professeurs de culture physique et de gymnastique, Irène Popard brille au premier rang, par la clarté de sa méthode et l'harmonie des gestes qu'elle enseigne. Elle a su conjuguer ces deux choses si rarement rencontrées ensemble : la vigueur et la grâce. Elle est le trait d'union entre le sport et l'art.
Henri Musnik. Comment on reste jeune et souple par Irène Popard. Les Dimanches de la femme, 22 décembre 1929
La première, Irène Popard a su faire comprendre aux familles françaises que le sexe féminin doit, tout aussi bien que les sexe masculin, recevoir une éducation physique. La première, elle a su triompher des préjugés et des routines qui imposaient à la fille, on ne sait sous quel prétexte de fausse morale et de fausse pudeur, une hygiène maussade et une vie pauvre, humainement pauvre, privée d'air, d’exercice, de mouvement, de liberté, de sport sain et franc... Toute la jeunesse féminine française doit pouvoir, demain, bénéficier de ses précieux enseignements.
Maurice Prax. Pour toute la jeunesse de France. Le petit parisien, 13 septembre 1940
A présent, les écoles de gymnastique harmonique sont, sinon légion, du moins assez nombreuses... Celle qui est à l'origine de ce mouvement, qui a formé une bonne partie des professeurs actuels, des monitrices, c'est Mme Irène Popard. C'est elle qui a jeté les bases de cet enseignement, tracé la voie... de cette union de la musique et de l’effort musculaire... Plus tard, lorsqu'on écrira l'histoire de l'éducation physique féminine, il sera juste d'y faire une place à part à la fondatrice de « l'Association française de gymnastique harmonique » en reconnaissance de tout ce qu'elle a apporté dans ce domaine.
Pierre Marie. Gymnastique harmonique. Le Progrès de Bordeaux, 1er avril 1944
Avec Irène Popard disparaît à la fois une pédagogue, une chorégraphe et une animatrice extraordinaires. Élève de Demény, Irène Popard, après un séjour aux États-Unis où elle eut la révélation d’Isadora Duncan, créa, la première en France, une gymnastique rationnelle pour la femme qu'on appela la gymnastique harmonique. Ses cours - et ses démonstrations annuelles- eurent un succès prodigieux auquel elle contribuait par un dynamisme et une activité qui épuisèrent ses forces.
Créatrice de la gymnastique harmonique. Irène Popard n'est plus. L'Aurore : organe de la résistance républicaine, 20 avril 1950
Qui s’occupe de discipline d’éducation physique féminine connaît l’école Popard, les petites Popard, les monitrices formées par Popard. À des centaines d’éducatrices, à des milliers d’élèves, à des milliers de sympathisants, presque de « supporters », Irène Popard a transmis de cette vie, de cet amour du mouvement, de cette expansion naturelle qu’elle portait en elle. A cet égard, toutes celles et tous ceux qui l’ont connue lui doivent quelque chose.
Simone de Malécy. Irène Popard : animatrice par l'excellence. À la page : l'hebdomadaire des jeunes, 27 avril 1950
Pour faire connaître l'originalité de sa méthode au plus grand nombre, Irène effectue une démonstration au théâtre Albert 1er. Elle commence à être connue. Sa nouvelle et originale pédagogie (qui continue à être enseignée aujourd’hui à travers le monde) consiste à associer chorégraphie, musique et danse, ce qui ne se faisait pas à l'époque.
Albine Novarino-Pothier. Irène Popard, pionnière de la gymnastique féminine. Femmes d'exception en Bourgogne, Le Papillon Rouge Éditeur, 2016